Bio Ornela Vorpsi


Ornela Vorpsi est née en Albanie en 1968. Elle se forme à la peinture figurative à Tirana, puis à la photographie à Milan en 1991.
Depuis 1997, elle vit à Paris. Elle est photographe, peintre et vidéaste.
Elle a publié un livre de photographies en 2001 : Nothing obvious, aux éditions Scalo.
Elle est l’auteur, chez Actes Sud, de deux recueils de nouvelles, écrits en italien : Le pays où l’on ne meurt jamais(2004) et Buvez du cacao Van Houten ! (2005)

Adage albanais : “Vis, que je te haïsse. Meurs que je te pleure.”

Dans les quinze petites nouvelles du Pays où l’on ne meurt jamais, Ornela Vorpsi nous offre une vision critique de sa terre natale. Ce pays où l’on ne meurt jamais, c’est l’Albanie, qui veut faire croire à ses habitants qu’Ailleurs la vie ne vaut pas le coup. C’est, selon l’auteur, “l’autobiographie de l’Albanie , mise à nue dans sa quotidienneté.” Dédié au mot “humilité” qui n’existe pas en albanais, ce recueil nous montre le machisme des hommes brisés par la détention politique et la haine de leur épouse, l’ambiguïté d’un matriarcat qui considère toute belle femme comme une “pute”. 
Les diverses narratrices (Elona, Ornela, Eva) sont des adolescentes de treize ans, qui sortent de l’enfance et entrent dans un univers violent, tant politiquement que moralement. Au travers du regard de ces ingénues, Ornela Vorpsi témoigne de la difficulté de s’émanciper dans une société bloquée par l’endoctrinement.
Ce recueil est traduit en plusieurs langues, mais pas encore en albanais.


La dernière nouvelle du Pays où l’on ne meurt jamaisconduisait une mère et sa fille en Italie et révélait avec ironie la difficulté d’être immigré. Buvez du cacao Van Houten !semble bien être la suite de ce texte : les douze nouvelles évoquent la difficulté de réaliser ce rêve d’Ailleurs des Albanais. En Italie ou en France, les immigrés se heurtent à la désillusion, à la solitude. C’est “un voyage vertical dans les viscères de l’être humain.” Le titre, derniers mots d’un condamné à mort que la société Van Houten a achetés, donne le ton de ce recueil : derrière l’anodin se cache tout le malheur du monde.
Les narrateurs sont plus divers et semblent avoir mûris. Mais l’importance de la beauté physique, les difficiles rapports homme-femme, la nostalgie, sont encore les thèmes majeurs de ce deuxième recueil.




Nothing obvious témoigne d’un travail précis sur les rapports entre le corps et l’âme, l’intérieur et l’extérieur. Les nus d’Ornela Vorpsi, sans concession, avec des couleurs chaudes ou de forts noir et blancs questionnent la fugacité du corps, les émotions, les désirs, avec une grande connaissance de l’histoire de l’art. C’est elle qui a illustré ses deux recueils parus chez Actes Sud.

Elle travaille plus récemment sur l’image de la femme japonaise, s’intéressant à Mishima, Mizogushi, mêlant photo, film et texte.